Kathmandu ce vendredi 19 octobre,
Juste sortis de vingt huit heures de voyage, d’atmosphères climatisés d’aéroports en avions de ligne, nous voici les douze « CMEVistes » un peu hagards dans la chaleur – il fait plus de 25°-, le bruit de la circulation, les klaxons, nous avançons doucement entre voitures, motos, camions et autres rickshaws ou vélos. Le décor est planté, c’est poussiéreux, forcement pollué : pas loin d’un million d’habitants se risquant à se déplacer… beaucoup de monde donc dans cette ville à l’influence Indienne : des piétons mais aussi des vaches et quelques singes, tout y est ! , nous sommes aux anges, stupéfaits !
Le bruit et le mélange d’odeurs particulières d’épices de friture ou de gaz d’échappements échapperont hélas à nos photos …
Nous roulons à présent en bus jusqu'à notre Hôtel situé dans un quartier tranquille du centre ville : Thamel pour un dîner et une nuit réparatrice.
Demain ce sera une journée complète pour rejoindre le départ de notre Trek. D’embouteillages (c’est la fête de Darshan l’équivalent d’un long pont férié chez nous), en routes plus ou moins carrossables, nous fuyons loin de l’agitation de la grouillante métropole.
Bhulbule, tout le monde descend ! Porteurs, Cook, Guides et nous-mêmes humbles Trekkeurs : soit une « Team » de vingt et une personnes.Place désormais à la tranquillité, le trek va pouvoir démarrer doucement à 800m d’altitude dans les rizières et sous les bananiers jusqu'à Ngadi.
L’arrivée au premier Lodge assez confortable sera l’occasion de faire bonne connaissance avec l’équipe ; La nourriture est simple et se révèlera bien adaptée à l’effort journalier ; le dal-bhat (riz aux lentilles) ça tiens au corps !
Les étapes vont se succéder au grès des jours, pas très difficiles : en moyenne six heures de marche dans une journée cela laisse du temps pour prendre des photos, rencontrer des gens sympathiques des villages traversés – l’intérêt de ce trek étant qu’il est habité des différentes ethnies Népalaises jusqu’en altitude-, négocier quelques bibelots, bijoux ou fruits le long du parcours.
Question acclimatation, on ne peut faire mieux : toutes les nuits on dort 500m plus haut jusqu'à 4500m…Vont défiler des paysages luxuriants avec cascades, torrents à franchir par de nombreuses passerelles himalayennes métalliques, puis des étages de forêts ainsi que de vastes plateaux et enfin le type alpin à la limite de la neige. Villages colorés, animés et lodges confortables agrémentent les lieux : un trek avec un luxe relatif !
L’idée d’Alain et de Robert d’offrir quelques ballons de foot à gonfler vont remporter un vif succès : les parties de volley plutôt que de foot ( vu la configuration du terrain !) vont s’enchainer avec les jeunes des villages … et la rencontre en sera facilitée, distribution également de casquettes et stylos pour tous !
3500 mètres d’altitude rencontre de nos premiers Yaks, puis 4000 mètres l’occasion d’un nouveau record à fêter pour plusieurs d’entre nous (à recommander l’Everest : bière on ne peut plus locale)
Les sommets alentours écrasent de beauté et de blancheur : glaciers, arêtes de neige, Ice flutes, meringues et séracs énormes suspendus ! Trois des huit « 8000 » m que compte le Népal : le Manaslu, le Dhaulagiri et l’Annapurna seront visibles chronologiquement.
Nous sommes au pied de nombreux « 7000 », on touche du doigt le Gangapurna, les Annapurna 2,3 et 4, ainsi que le Nilgiri .Un peu plus bas ils semblent tous à portée : le Tilicho peak, le Pisang Peak, et Thorong Peak tous des 6000 m. Le Machapuchare (la « Queue de poisson » interdite aux alpinistes car sacrée …) lui sera bien visible lors de notre petit vol de retour, vingt minutes à peine d’avion contre douze jours à pied pour faire le chemin inverse jusqu'à Pokara.
Le grand jour a été sans conteste la montée au Col du Thorong La, un départ à 4h du matin dans un froid vif et sec, une montée progressive de 1000 mètres pour découvrir les drapeaux à prière du sommet et sa vue époustouflante puis pouvoir basculer sur l’autre versant. Par delà ce sera un tout autre panorama : très aride aux portes du Mustang et du Dolpo : les longues étapes menant au Tibet. Le souffle court nous arrivons tous au point le plus haut de notre trek et relativisons notre exploit car nos porteurs l’on effectué avec une charge d’une vingtaine de kilos … La longue descente suivra le cours de la rivière Kali Gandaki jusqu'à Jomsom, l’étape finale de notre périple à pied.
Nous avons pris « les froids, les brulures en face et interdit les tièdeurs » lors des cent quatre vingt kilomètres de ce Trek sans commune mesure de beauté, « le plus beau du monde » n’a pas faillit à sa réputation !
Le dernier jour à Khatmandu sera réservé à quelques emplettes, et le coté culturel du pays ne sera pas négligé: la découverte de la Cité Impériale de Bhaktapur, les cérémonies de crémation de Pashupatinath et la visite de Boudhanath et Swayambunath avec ses Stupas géants ornés d’yeux bleus et sans bouches qui voient tout mais ne parlent jamais ! : Il s’agit de lieux de pèlerinage aussi bien pour les Hindouistes que les Bouddhistes : la foule est hétéroclite : des Moines, des Népalais et Tibétains, des touristes, des enfants, des familles entières, des femmes de tous âges aux saris colorés…
Le lendemain nous nous envolerons pour Lyon via Dehli et Bruxelles avec le plein d’images et d’emotion ! Nous étions venus voir les plus hautes montagnes du monde, nous nous souviendrons longtemps de la gentillesse et de l’accueil des habitants à l’esprit zen et nous rentrons nous aussi avec « La Népali Attitude » !
Remerciements à :
– Amita de l’agence Glacier Safari Trek pour sa gentillesse,
– Jaman notre guide pour sa compétence tout au long du Trek et dans KTM.
– L équipe: le Cook et l’assistant pour leur dévouement ainsi que nos vaillants jeunes porteurs.
– Michel qui a joué de malchance avant le départ.
– Alain qui a su gérer un problème de santé pénalisant, mais qui a tenu bon et qui « réussit » son Trek.
– Jeannot, le « pilier » et son expérience montagnarde.
– François expérimenté aussi mais avant tout fort utile pour ses dons de comptabilité !
– Nicole, il fallait oser suivre Eric, elle l’a fait…et avec brio.
– Eric, a qui tout va… avec son ouverture d’esprit c’est l’humain qui le passionne : le coté Ethno-Trek !
– Caroline, notre « Doc » à toute épreuve.
– Robert : qui « jusque là tout va bien » – a su assurer une grosse ambiance tout au long du parcours !
– Pascal co-organisateur, avec un seul mot d’ordre : la convivialité avant tout.
– Monique la quatrième touche féminine dans un monde de brutes ! notre photographe officielle.
– Stéphane, et son coté relation publique, doté d’une bonne connaissance de l’Asie et de la maitrise de l’Anglais.
– Zyg : la « mascotte » sans coté péjoratif, elle a bien détendu l’atmosphère! et montré son coté sportif.
Je remercie toutes ces personnes qui ont permis la réalisation de ce projet qui me tenait à cœur depuis quelques années. Pierre.